Sensations
Sensations
Ce matin j’ai voulu prendre le vent, sentir l’herbe salée, effleurer le ciel orage. J’ai aimé la solitude habitée des cubes abandonnés au terrain vague des rêves. L’horizon a coulé dans mes yeux, écume d’embruns, brume marine. En marchant sur le sol craquelé j’ai franchis des continents en un pas, sous mon regard morcelé j’ai vu l’oubli. Et ce vent qui ondule, et ce soleil qui accouche la campagne a retenu mon souffle, a engourdi mes membres. Je me suis allongée pour sentir le tiède de la terre, j’ai fermé les yeux pour voir l’infini. Dans ce rêve éveillé et peuplé de couleurs, les chemins ne mènent nulle part et partout. Les lieux n’ont pas de sens que celui de l’envie du moment. Les formes pacifiées me renvoient à ma zénithude. Saoulée de grand air, j’ai touché le calme, j’ai traversé le loin, je me suis laissée envahir par le bruit du silence et j’ai débordé ma vie…